mercredi, février 25, 2009

SINÉ VAINQUEUR PAR KO!

[COMMUNIQUE DE PRESSE DE SINÉ HEBDO]

SINÉ VIENT D’ÊTRE RELAXÉ DANS LE PROCÈS QUE LA LICRA LUI AVAIT INTENTÉ
POUR «INCITATION À LA HAINE RACIALE».


Aujourd’hui,le président du Tribunal de Lyon,Fernand Schir,s’est montré très ferme et n’a épargné aucun de ceux qui, sur la place publique, avaient soutenu l’accusation d’incitation à la haine raciale : BHL, Val, Alexandre Adler,Askolovitch,leur rappelant un des arguments de Philippe Val lors du procès des caricatures :«Le crime est dans l’œil de celui qui regarde le dessin».

«Le lectorat de Charlie Hebdo est un public éclairé» a t-il affirmé. «Le caricaturiste n’a fait qu’exercer la liberté d’expression de manière satirique,dans un débat public touchant à la laïcité».

Donc,pas d’incitation à la haine raciale,selon lui dans les deux chroniques incriminées.

Le Président a tenu à rappeler la primauté de la liberté d’expression sur le respect des croyances surtout lorsque l’on est dans la satire.

A ceux qui prétendaient que Coluche et Desproges n’existeraient plus aujourd’hui et que ce serait même une bonne chose, ce jugement apporte un démenti cinglant, et de l’espoir à une société de plus en plus soumise au «politiquement correct».

Siné Hebdo reviendra plus longuementsur ce jugementdans son prochain numéro,

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Bravo pour Siné. Mais, par pitié, n'idéalisons pas trop "Saint Coluche", comme disait Guy Hocquenghem :

Saint Coluche selon Guy Hocquenghem (1986)

" Passons des larmes de glycérine au rire du sergent. « Saint Coluche » : ainsi t'a nommé, en une, Libération, pour ta charité auto-publicitaire. Je t'ai entendu expliquer le sens de ta campagne bouffe-pour-tous : il est temps de s'occuper de la France, et que le tiers-monde se prenne en main tout seul. Et puis, la bouffe, c'est bien français. Finissons donc avec toi, Coluche, qui es au rire ce que Chéreau est aux pleurs, une canaille politicienne rouée qui joue les apolitiques.

« Le Pen est français comme moi », assura l'ancien candidat gauchiste à l'élection présidentielle, pour qui signèrent Cavanna et Deleuze, Libération, Le Dantec, Guattari et tant d'autres, aujourd'hui cohabitationniste à tout crin. En 1981, le « candidat des minorités » préparait simplement le disque et la tournée d'un métier qu'il avait juré craché d'abandonner ; aujourd'hui la faim fait vendre radio- et télé-Coluche. « Ni de gauche ni de droite, mais de France. » Ayant fait le tour complet de l'anti-parlementarisme, l'ancien anarchiste a viré au tricolore. Car l'ambition politique, désirable uniquement pour l'artiste qui se méprise lui-même, est ta seule constante. Tu confiais dernièrement au Journal du Dimanche : « J'ai dîné avec des mecs importants du gouvernement. Ils faisaient du Coluche. Même moi ça m'a surpris. » Devenu agent électoral, à Lille, tu t'empiffrais de caviar et langouste avec Fabius et Mitterrand. Oui, tous les gouvernements font du Coluche ; ils trahissent ceux qui leur ont fait confiance, se vendent au plus offrant, renient leurs origines, tapent sur les faibles et encensent les puissants, font la charité en public. Réciproquement, Coluche, petit État dans l'État, ne fait pas de la variété, il fait du gouvernement.

Mais comment s'étonner des ravages chez les comiques comme chez les tragiques, les intellos comme les plasticiens, du culte de la canaille politicienne et de la fascination pour la puissance et l'autorité ? Ces vices, en effet, sont « de France », et non de droite ou de gauche, médiatiques ou cultureux. « Consensus politique, consensus médiatique », titre Serge July à propos de l'opération Coluche - July qui est très fort pour décréter sur le ton du constat les consensus obligatoires. Mais alors, qui est l'ennemi, si tout le monde est d'accord ? C'est Mourousi, dans Libé, qui l'explique, toujours à propos des « restaurants du cœur » de Coluche (mais cela s'applique au déluge de charité officielle récemment promu) : « Les scribouillards de la culture », explique-t-il, désignant l'intellectuel ancien modèle, type Sartre, « eux, sont toujours présents dans des opérations contre quelque chose. [...] Moi, je ne veux participer qu'à des initiatives pour quelque chose. [...] Ça peut être aussi bien l'école libre à Versailles que Touche pas à mon pote. » Grande réconciliation de la charité laïque et des curés, de l'anti-racisme officiel et du néo-racisme poujadisant, le coluchisme, lui aussi, est op-ti-mi-sant. Silence, les esprits critiques ! Le consensus de l'État-Coluche ne relève plus de la scène, mais de la chasse aux sorcières.

Ainsi vont nos amuseurs publics et nos tragédiens officiels ; la fascination pour l'autorité, qui fait du clown un quasi-gouvernant (voir Coluche à la télé avec les ministres et leaders de l'opposition) et de l'artiste un haut administrateur, est le propre de notre pays. Même la littérature - autorité du critique, de l'École - est un cliquetis d'affrontements politiciens, où l'on n'entend que le crissement aigre des censures et les applaudissements sur commande. La reconnaissance officielle, la déclaration d'utilité publique, la croisade para-gouvernementale, les académies et les jurys, les salons et contre-salons, tout l'appareil de l'État-culture, de l'État-charité, de l'État-médias, des cénacles et des cliques, tient lieu d'importance artistique. En France, les gens de culture ne sont jamais loin du merdier politicien, du pot de chambre de leurs maîtres. Littérature et culture paranoïaques, rêves de pouvoir mégalomaniaques, ces caractéristiques bien françaises, notre génération les a portées au point d'incandescence.

Minuscules coups d'État qui ont la méchanceté des grands, le ridicule en plus, les révolutions culturelles françaises font se succéder, en littérature, en théâtre, en philosophie et même dans le monde des « variétés », des baudruches autoritaires. Finalement, camarades artistes, un ruban rouge à la boutonnière paiera cette agitation permanente au service du pouvoir. Vos frustrations d'ex-gauchistes sevrés de révolution ne pouvaient connaître qu'un exutoire : le partage des postes, l'intégration aux cercles de la puissance publique, l'entrée des artistes renégats de l'art dans le club très fermé des gouvernants et des manipulateurs despotiques. Tout comme, dit-on, on ne croit pas en Dieu au Vatican, l'endroit de France où on croit le moins à l'art est ce monde des artistes stipendiés, politiciens longtemps refoulés, issus de Mai 68, qui ne croient qu'au Pouvoir, jamais à l'Imagination. "

(Extrait de Guy Hocquenghem, Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, Agone, 2003, p. 156-158.)

http://blog.agone.org/post/2008/10/24/a-propos-de-la-candidature-de-Coluche

Normand Baillargeon a dit…

Bonjour, hnk,

Intéressante observation. Mais je ne connais pas assez Coluche et surtout sa carrière (qui restent assez peu connus au Québec) pour juger de tout ça.

Normand

Anonyme a dit…

Bonjour,

@ M. Baillargeon :

D'abord, merci de votre réponse.

1°/ Bienheureux Québec, que les turpitudes françaises n'atteignent pas ! ;-)

2°/ Pour ce qui est de Coluche, il faut simplement savoir une seule chose : sa mort tragique et accidentelle en juin 1986 fait qu'il est considéré aujourd'hui en France, de manière parfaitement frauduleuse, comme un martyr de la lutte politique de gauche. La vérité est plus proche de ce que décrit Guy Hocquenghem : un ancien gauchiste qui s'était reconverti dans le soutien à toutes les formes de pouvoir politique, et dans le "business" de la charité privée. (Hocquenghem fait référence aux "Restos du coeur", réseau privé de distribution gratuite de nourriture à l'endroit des plus pauvres, qui existe toujours aujourd'hui, et qui est apparu en 1985, précisément au moment où le démantèlement du "welfare state" à la française commençait.) Le texte de Hocquenghem, paru en avril 1986, deux mois seulement avant la mort de Coluche, n'a eu ni à ce moment ni aujourd'hui aucun écho.

3°/ Puisque qu'il est 4h45 du matin en France et que je fais de l'insomnie, permettez-moi de vous poser deux questions, respectueusement et sans aucune agressivité de ma part.

a/ D'abord, en tant que libertaire, que pensez-vous des systèmes de charité privée (comme celui de Coluche) qui tendent à se substituer à la redistribution par l'état ? (Voir par exemple sur ce sujet l'article de l'économiste Frédéric Lordon, "Invasion de la Charité privée", http://www.monde-diplomatique.fr/2006/04/LORDON/13372 ).

b/ Ensuite, à propos de "Siné Hebdo". Ma question ne se veut pas agressive ni injurieuse, (j'éprouve beaucoup de respect et d'admiration pour ce que vous faites,) mais que pensez-vous du fait d'écrire dans le même journal que Michel Onfray ? (Comme je ne sais pas si Siné Hebdo est en vente au Québec, j'ignore si vous étiez au courant que cet individu écrivait dans ce journal. Si c'est le cas, mille excuses.)

Sur Michel Onfray : Voir Aymeric Monville, "Misère du nietzschéisme de gauche, de Georges Bataille à Michel Onfray", http://www.rezolibre.com/detail.php?article=1111

Personnellement, je pense que Michel Onfray n'est qu'un imposteur à la BHL ou à la Foucault de plus, et je suis très déçu que quelqu'un comme Siné n'ait pas eu plus de jugement et se soit associé avec lui. Je n'achète "Siné Hebdo" que parce que des gens comme vous (et comme Michel Warschawski) y participent.

Merci d'avance d'une éventuelle réponse.

HNK

Normand Baillargeon a dit…

@hnk. Permettez que j'en reste à des généralités. Ne m'engager qu'avec des personnes qui pense comme moi ou avec lesquelles je n'ai pas de désaccords parfois assez vifs aurait fait en sorte que je n 'aurais pas fait grand chose. De plus, et ça m'a fait beaucoup de peine, certaines des plus grandes déceptions que j'ai connues sont venues de comportements de gens dont je me sentais très proche. Pour finir, à part Bachelard, Bouveresse et quelques autres, je en lis aucun philosophe ou intellectuel français (notoire) depuis de très nombreuses années.

Normand

Anonyme a dit…

Sur la même ligne que Normand. Il y a à boire et à manger chez Onfray mais aucune raison de se priver de lire des périodiques auxquels il contribue. Il me semble au contraire très sain de lire les textes des autres, ne serait-ce que pour s'exercer à penser en exerçant son jugement (c'est d'ailleurs, si je ne me trompe, le sens d'une partie du Petit guide d'autodéfense intellectuelle de notre hôte).

Anonyme a dit…

This іs my first time vіѕit at heгe anԁ i am аctually impгesѕed to read all at οne рlace.


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