mercredi, novembre 12, 2008

MARTIN GARDNER, LE SCEPTIQUE POLYMATHE - 3

Littérature

On a parfois décrit les chroniques mathématiques de Gardner comme des ponts lancés entre la culture littéraire et la culture scientifique. Il n’y a rien de bien étonnant, dès lors, à apprendre que l’architecte de ces ponts aime passionnément la littérature.

Mais peu de gens savent à quel point celle-ci occupe une part importante de la production de Gardner. Pour en rester aux seuls livres, et sans viser l’exhaustivité, voici les principaux de ces écrits.

Gardner est d’abord lui-même romancier, ayant comme on l’a vu signé un «roman semi-autobiographique» (The Flight from Peter Fromm, 1973). Il a aussi rédigé une suite au célèbre livre de L. Frank Baum, The Wonderful Wizard of Oz , qu’il a intitulée : Visitors from Oz. The Wild Adventures of Dorothy, the Scarecrow, and the Tin Woodman (1998).

Il a aussi présenté et annoté des ouvrages d’écrivains qu’il aime particulièrement : L. Frank Baum et son Oz (The Annotated Wizard of Oz, 2000); G.K. Chesterton, un autre de ses écrivains préférés (The Man Who Was Thursday (1999) ainsi que Innocence of Father Brown (1987)); Samuel Taylor Coleridge, (The Rime of the Ancient Mariner; 2003); et Lewis Carroll, dont il a savamment édité les Alice (édition définitive, 1999), mais aussi le savoureux et moins connu : The Hunting of the Snark (1962).

Il a encore préparé une anthologie de textes parodiant l’immensément célèbre poème Casey at the Bat (1967); ainsi que deux anthologies de poèmes parues chez Dover: Best Remembered Poems (1992) et Famous Poems from Bygone Days (1995).

En 2001, il publiait une troisième anthologie de poésie, où il réunit cette fois des parodies de poèmes célèbres (Poetic Parodies, 2001). L’ouvrage regorge de trouvailles où des auteurs, connus ou moins connus, s’amusent à composer des pastiches, souvent hilarants, de poèmes toujours familiers des amateurs de poésie anglophone.

Voici, à titre d’exemple retenu ici pour sa brièveté, un poème de Robert Frost suivi de sa parodie , par un certain Armand T. Ringer:

Fire and Ice

Some say the world will end in fire,
Some say in ice.
From what I have tasted of desire
I hold those who favor fire.
But if I had to perish twice,
I think I know enough of hate
To say that for destruction ice
Is also great
And would suffice


(Robert Frost)

Warm and Cold


Some say that booze is best when warm.
Some say on ice.
I hold with those who favor warm,
But if I had to drink it twice
I think I know enough of late
To say that for one’s pleasure ice
Is also great
And would suffice

(Armand T. Ringer)

Si on se rappelle ce qu’est une anagramme, on conviendra que ce monsieur Ringer a décidément autant de talent et d’humour que l’éditeur de l’ anthologie où paraît son texte …

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