[Pour le prochain Siné Hebdo]
Deux manifestes faussetés, pour commencer.
La première, du Gouvernement américain : on a le droit de bombarder tout pays qui abrite des terroristes qui menacent notre territoire. On vomit.
La deuxième, de Ben Laden : les attentats du 11 septembre sont justifiés du fait que tous les américains sont responsables des actions de leur gouvernement. On vomit encore.
À présent, suivez bien.
La deuxième maxime est au fondement de la politique menée par le Gouvernement américain contre Cuba depuis la révolution de 1959. Celle-ci vise en effet explicitement à faire subir aux Cubains «toutes les plaies du monde» afin de leur faire renverser leur gouvernement. D’où l’interminable embargo maintenu contre l’Île, en même temps que les innombrables attentats et actes terroristes qui y ont été conduits, depuis l’Opération Mongoose en passant par la Baie des Cochons. Bilan : plus de 3 000 morts et d’innombrables blessés.
Or, ces actes terroristes proviennent pour l’essentiel des Etats-Unis : ils ont été menés par des exilés Cubains qui résident à Miami financés et entraînés par le Gouvernement américain, sur le territoire même des Etats-Unis.
Dès lors, selon la première maxime admise par le gouvernement américain, …
Cuba a procédé autrement.
Elle a infiltré les groupes terroristes de Miami, afin d’obtenir des informations sur les actions planifiées. En 1998, Cuba en a informé le Gouvernement américain, lui dévoilant au passage un très grande nombre d’informations recueillies, mais aussi les noms de cinq de ses agents.
Les terroristes n’ont pas été inquiétés. Mais les cinq ont été arrêtés et, au terme de procédures juridiques iniques, ils sont désormais en prison — depuis plus de dix ans déjà et à vie pour quatre d’entre eux. Leur procès s’est déroulé à Miami, ce qui est inconcevable.
L’un des cinq, Fernando González, surveillait notamment Orlando Bosch, un terroriste notoire impliqué dans l'attentat contre le vol Cubana 455 en 1976 qui a fait 73 morts.
González est en prison. Bosch est libre suite à un pardon présidentiel accordé par Bush le Premier. Il vit à Miami et se paie parfois le luxe de passer à la télé.
Tout cela suggère une dernière maxime à vomir : on peut tout à fait être en prison pour avoir combattu le terrorisme. Où ça? À Miami.
Obama vient d’annoncer qu’il va fermer Gitmo. Excellente nouvelle. Sur sa lancée, il devrait renvoyer chez eux les cinq Cubains. Appuyer la campagne internationale menée pour eux est une manière de l’y encourager. Vous pouvez le faire depuis:[http://freethefive.org/]
Si vous n’aviez jamais entendu parler des Cinq de Cuba, sachez que leur procès s’est déroulé au même moment où l’affaire Elian Gonzalez enflammait le quartier de la «Petite Havane» de Miami.
Elian Gonzalez? C’est ce petit garçon de 6 ans qui avait survécu au naufrage de l’embarcation où avait péri sa mère qui fuyait Cuba et que son père, resté là-bas, voulait récupérer.
Cette histoire-là, je soupçonne que vous vous en souvenez très bien.
Il y a là de quoi méditer sur les médias d’information, non?
vendredi, janvier 23, 2009
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3 commentaires:
Quelle belle affaire...surtout quand on vient juste de lire ceci:
http://www.alternet.org/story/121243/obama_should_worry_about_the_bush_family_tentacles_undermining_his_plans/
Ne manquerait plus que le gouverneur de la Floride y soit mêlé. Son nom déjà?
@ Paul C. Intéressant papier. merci.
C'est-y pas beau le sens de la famille?
Normand
Même s'ils n'étaient pas là pour faire du tord aux États-Unis, n'empêche qu'ils y étaient illégalement, à moins que je ne me trompe. Par contre, je n'approuve pas pour autant le fait que le gouvernement américain finance des opérations terroristes à Cuba.
Étrangement, si les étatsuniens suivaient la logique de la doctrine Bush comme vous l'avez en mentionnée en premier, il faudrait qu'ils bombardent Washington parce que ces même groupes terroristes anti-castristes pourraient se retourner contre eux comme ce fut le cas d'Al-Qaïda.
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