jeudi, décembre 11, 2008

ENTRETIEN AVEC PACO SUR CHOMSKY ET CIE ET SUR L'ANARCHISME

Il se trouve ici.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

" (... )on (...) trouve [en France] divers intellectuels médiatiques qui n’ont guère d’équivalent ailleurs dans le monde et qui semblent avoir un énorme pouvoir de censeurs de l’opinion. Ces gens sont singuliers notamment par leur profond conservatisme qui se donne en certains cas des apparences de radicalisme et par leur tendance à produire de grandes phrases d’une étonnante vacuité qui passent néanmoins (ou du moins qui ambitionnent de passer) pour de très profondes analyses intellectuelles."

Des noms en vrac : Lacan, Derrida, Bernard-Henri Lévy, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Bruno Latour, Julia Kristeva, Jacques Rancière, Luce Irigaray, Philippe Sollers, Philippe Val, Michel Onfray (de temps en temps), André Glucksmann, Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut...

"Il faut bien nommer l'ennemi, puisque personne n'ose le faire." (Guy Hocquenghem, "Lettre ouverte à ceux qui sont passés du Col Mao au Rotary", 1986.)

Normand Baillargeon a dit…

Tu cites: (Guy Hocquenghem, "Lettre ouverte à ceux qui sont passés du Col Mao au Rotary", 1986.)Je ne l'ai pas lu. Est-ce bien?

Normand

Anonyme a dit…

Bonjour,

Le livre de Guy Hocquenghem (1946-1988 ; GH) est une description de la génération des "soixante-huitards" qui se sont reconvertis pqr la suite dans l'apologie de la réaction et de la subversion, pour leur plus grand bénéfice, et qui forment aujourd'hui la colonne vertébrale de la mafia intello-médiatique parisienne. GH connaissait bien ces personnages, pour avoir été issu du meme milieu bourgeois qu'eux et les avoir cotoyés parfois depuis l'adolescence. Il ne s'agit pas d'une réflexion, mais d'un cri de rage contre l'hystérie réactionnaire parisienne des années 1980s et ses thuriféraires. Ces derniers étant toujours aussi influents, le livre n'a malheureusement rien perdu de son actualité.

Voici une critique d'Alternative Libertaire :

"Classiques de la subversion : Guy Hocquenghem, « Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary »

Militant de la frange gauchiste des JCR en Mai 68, pionnier du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) dans les années 1970, rédacteur à Libération entre 1976 et 1981, Guy Hocquenghem, avant de mourir du sida en 1988 à l’âge de 41 ans, publiait un ouvrage au vitriol contre les renégats de sa « génération », ce mot par lui abhorré, ce « bloc coagulé de déceptions et de copinages ».

Pourtant, plus que d’un règlement de comptes au style flamboyant, la Lettre ouverte d’Hocquenghem est un témoignage capital. Il est étonnant de constater combien, plus de vingt ans plus tard, ce livre aide à comprendre les mécanismes de pensée de toute une ribambelle de bouffons politiques et médiatiques dont certains sont encore aujourd’hui au faîte de leur pouvoir de nuisance.

Cette « génération » de Guy Hocquenghem, c’est celle du patron de Libé jusqu’en 2006, Serge July, « plouc boulimique déversant la nappe des formules toutes faites et des mots à la mode ». C’est celle de Roland Castro, dont le « cirque de gaucho-fêtard-coluchien se résume en ces titres : architecte du président Mitterrand, gauchiste de service, valet du roi » ; l’essayiste Régis Debray « ex-tiers-mondiste à revolver à bouchons » devenu « sergent recruteur d’intellectuels à la botte [de Mitterrand Ier] » ; « Sa Transcendance » BHL « mieux qu’une girouette, une véritable rose des vents à toi tout seul » ; Glucksman qui, précédant les névroses de Finkielkraut, écrit que « le pacifiste allemand […] ouvre la porte d’un nouvel antisémitisme ».

L’un des chapitres les plus frappants est d’ailleurs consacré à l’intervention au Tchad en 1983, moment fondateur aujourd’hui oublié, mais ô combien révélateur du virage de cette intelligentsia gauchiste soudain devenue chienne de garde de l’impérialisme français. « Alliant le pire de la gauche, le cœur comme idéologie légitimant toutes les horreurs, et de la droite, le pragmatisme de l’Ordre et le nationalisme colonial, l’apostasie qui vous a retournés de l’anti-impérialisme au nucléaire, vous la présentez comme une exigence éthique de haute volée. Qui n’appelle pas comme vous à la guerre impériale, anti-russe pour les uns […], anti-arabe pour les autres […], anti-pacifistes pour tous, est une brebis galeuse, un antisémite, un traître à la patrie tout à la fois. »

Hocquenghem griffe aussi quelques figures intouchables. Ainsi de « saint Coluche », passé de l’anarchisme au tricolore « ni de droite, ni de gauche, mais de France » comme l’avait proclamé lui-même le comique. Ainsi des artistes venus bâfrer au buffet des prébendes et des fauteuils de la Haute Administration culturelle ouvert par Jack Lang, « la futilité des girouettes et le je-m’en-foutisme élégant de l’apparatchik un peu marginal ». « En avez-vous profité, du langisme ! » s’apitoie Hocquenghem : « La cour des Miracles était moins laide. »

Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)

Guy Hocquenghem, Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, 1986"

Source :

http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article1909

Voici ce qu'en dit l'éditeur sur son site :

"Préface de Serge Halimi

Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise, mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix – chômage, restructurations sauvages, argent fou, dithyrambe des patrons – fut payé un parcours que Serge July résuma un jour en trois mots : « Tout m’a profité. »
Cet ouvrage qui a plus de quinze ans ne porte guère de ride. L’auteur nous parle déjà de Finkielkraut, de BHL, de Cohn-Bendit, de Bruckner. Et déjà, il nous en dit l’essentiel. On ignore ce qu’Hocquenghem aurait écrit d’eux aujourd’hui, on sait cependant que nul ne l’écrira comme lui. Lui qui appartenait à leur très encombrante « génération » – celle des Glucksmann, des Goupil, des Plenel et des Kouchner – se hâtait toutefois de préciser : « Ce mot me répugne d’instinct, bloc coagulé de déceptions et de copinages. » Il aurait souhaité qu’elle fût moins compromise, en bloc, par les cabotinages réactionnaires et moralistes de la petite cohorte qui parasita journaux et « débats ». Il aurait essayé d’empêcher qu’on associât cette « génération »-là aux seuls contestataires qui ouvrirent un plan d’épargne contestation avec l’espoir d’empocher plus tard les dividendes de la récupération.
Renonçant aux apparences de la bienséance, de la suavité bourgeoise propres à ceux qui monopolisent les instruments de la violence sociale, Guy Hocquenghem a usé de la truculence, de la démesure. Il a opposé sa clameur à la torpeur des temps de défaite. Son livre éclaire le volet intellectuel de l’ère des restaurations. Les forces sociales qui la pilotaient il y a vingt ans tiennent encore fermement la barre ; les résistances, bien qu’ascendantes, demeurent éparses et confuses. Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. Les repentis ont pris de l’âge et la société a vieilli avec eux. L’hédonisme a cédé la place à la peur, le culte de l’« entreprise » à celui de la police. Favorisés par l’appât du gain et par l’exhibitionnisme médiatique, de nouveaux retournements vont survenir. Lire Guy Hocquenghem nous arme pour y répondre avec ceux qui savent désormais où ils mènent."

Normand Baillargeon a dit…

Merci bien. Je vais le lire, çui-là.

Normand

kiwi a dit…

Merci bien également. Je vais le lire aussi. Euuuh... plutôt essayer pour être franc. Des piles de livres et revues, des lectures passionnantes, s'accumulent partout chez nous.

Thùy Liên a dit…

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