dimanche, février 21, 2010

STÉROÏDES POUR COMPRENDRE LA PHILOSOPHIE

C'est le titre du livre que je suis à terminer pour Amérik Média.

Je retiens de ce travail qu'il est très difficile de vulgariser et que cela demande beaucoup de familiarité avec le sujet dont on parle. De quoi méditer sur cette réforme de l'éducation qui ambitionnait, en dispensant une année d'université dans une discipline, de former des maîtres pour enseigner cette discipline au secondaire. Et je me rappelle la quantité de futurs enseignants qui m'ont avoué leur malaise de devoir aller affronter des groupes avec le sentiment d'en savoir si peu. Surtout en sciences. Misère.

Je retire aussi de ce travail quelque chose sur la nature des difficultés en philosophie, qui invite à distinguer les véritables difficultés des factices. Véritablement difficile, selon moi (c'est en tout cas le chapitre le plus ardu du livre et celui sur lequel j'ai le plus travaillé): l'épistémologie kantienne. Artificiellement difficile (selon moi) : Hegel.

Un regret: faute de place, i n'y aura pas de chapitre sur la philosophie des sciences. Consolation: l'épistémologie, je pense, est bien couverte.

Voici le contenu de l'ouvrage:

Chapitre 1 : L’épistémologie : le rationalisme
Ce chapitre précise ce qu’est l’épistémologie, puis rappelle la définition de la connaissance avancée par Platon. Les idées de René Descartes, le fondateur du rationalisme moderne, sont ensuite étudiées.

Chapitre 2 : L’épistémologie : l’empirisme
Ce chapitre examine les solutions apportées au problème de la connaissance dans le cadre de l’empirisme classique par ses trois principaux représentants : John Locke, George Berkeley et David Hume.

Chapitre 3 : L’épistémologie : la synthèse kantienne et au-delà
Ce chapitre présente d’abord la reformulation du problème de la connaissance par Emmanuel Kant puis la solution qu’il lui apporte dans le cadre de son idéalisme transcendantal. Il rappelle pour finir ce qui s’est passé depuis lors en épistémologie.

Chapitre 4 : La philosophie morale : éthique et métaéthique
Dans ce chapitre, le lecteur découvrira d’abord des arguments avancés contre la possibilité de l’éthique, puis les réponses qui leur sont apportées et enfin les trois grandes éthiques classiques en philosophie : l’utilitarisme, l’éthique déontologique et l’éthique de la vertu.

Chapitre 5 : La philosophie de l’esprit : du dualisme au béhaviorisme
Ce chapitre s’ouvre sur le dualisme cartésien, qui est la philosophie spontanée de tout un chacun ; il montre ensuite les immenses difficultés auxquelles il conduit et présente la solution béhavioriste à tous ces problèmes, qui est d’en finir avec le dualisme.

Chapitre 6 : La philosophie de l’esprit : de la théorie de l’identité aux mystériens
La théorie de l’identité cerveau-esprit puis l’influente théorie fonctionnaliste font l’objet de ce chapitre. Il rappelle ensuite quelques arguments avancés par ceux qui croient que ces problèmes sont décidément trop difficiles pour qu’on puisse les résoudre.

Chapitre 7 : La philosophie de la religion
Le chapitre traite de preuves classiques de l’existence de Dieu puis rappelle d’autres arguments avancés en faveur de la croyance en Dieu. Il explore ensuite des explications naturalistes de la religion et traite pour finir du problème du Mal.

Chapitre 8 : La philosophie politique : les grandes idéologie politiques et la tradition du contrat social
Le chapitre 8 présente d’abord ce que sont, en philosophie politique, le libéralisme, le socialisme, l’anarchisme, le nationalisme et le conservatisme. Il présente ensuite et contraste les conceptions du contrat social qu’on trouve chez Thomas Hobbes, John Locke et Jean-Jacques Rousseau

Chapitre 9 : La philosophie politique : quelle est la nature du politique ? Et quelques influentes théories politiques contemporaines
Le chapitre traite des conceptions de la nature du politique par Karl Marx, Nicolas Machiavel et Michel Foucault. Il rappelle ensuite en quoi consiste le libéralisme récemment avancé par John Rawls et quelques-unes des critiques que ces influentes idées ont suscitées.
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Chapitre 10 : L’esthétique et la philosophie de l’art
Ce dernier chapitre traite de quelques tentatives pour définir l’art (selon Platon, Léon Tolstoï et George Dickie, notamment), le Beau et l’expérience esthétique selon Emmanuel Kant et David Hume. Il propose finalement une évaluation de l’art selon Aristote, G.W. F. Hegel et F. Nietzsche.

17 commentaires:

Michel Fafard a dit…

Joyeux festin en perspective. Bon appetit!

L'engagé a dit…

Merci, ça fait un bout que je cherche une vulgarisation des pensées de Kant, il y a pour l'instant autant de variantes que de gens pour me l'expliquer...

pfiffikus a dit…

A propos de la controverse sur la matière et l'esprit, vous annoncez "quelques arguments avancés par ceux qui croient que ces problèmes sont décidément trop difficiles pour qu’on puisse les résoudre". Qu'on puisse argumenter pour bloquer la résolution d'un problème difficile n'est pas très philosophique. Soit c'est un faux problème, c'est il faut chercher à le régler. Dernière option : la mystique.

Normand Baillargeon a dit…

@Michel. Content que ça vous semble appétissant.

Normand

Normand Baillargeon a dit…

@l'engagé: vous me direz si je m'en tire pas trop mal. Mais il est compliqué, le bougre. J'ai eu la chance d'être initié par Bernard Carnois, admirable pédagoggue.

Normand

Normand Baillargeon a dit…

@pfiffikus: vous avez raison de tiquer: c'est en effet singulier.Mais il y a bien de telles personnes, des mystériens — par exemple Martin Gardner.

Normand

Anonyme a dit…

Je suis impatient de mettre mes mains sur ce bouquin. A priori, le chapitre sur l'esthétique et la philosophie de l'art est celui qui m'intéresse le plus. Je suis d'ailleurs surpris que ce chapitre cite comme autorité sur le sujet des gens comme Platon, Hegel ou Nietzsche (surtout le dernier, même si les seules choses de lui que j'ai été capable de comprendre et d'apprécier sont ses commentaires sur "Carmen" de Bizet). Cela ne s'accorde pas avec ce que je croyais connaître des vues politiques et philosophiques de Normand Baillargeon ; mais cela est peut-être dû à mon manque d'information sur le sujet.

L'engagé a dit…

Platon : l'idéalisme et la critique des poètes qui imitent une imitation

Hegel : la recherche d'un « esprit » qui se dépasse à travers le temps

Netzsche : l'archéologie des valeurs ( donc ce qu'est le beau et le bon + naissance de la tragédie et j'en passe)

Je crois que ça ressemble à du Baillargeon, c'est-à-dire un exposé très clair des fondations, du squelette sur lequel repose un système de pensée...


Je suis heureux d'apprendre que vous avez eu besoin d'une initiation pour Kant, c'est rassurant!

Charles

Normand Baillargeon a dit…

@ tous, en somme. Le livre ne présente pas mes positions en philosophie, mais est une initiation grand public au domaine.

Charles a touché pas mal juste sur ce qui est dans le livre en terme de contenu et pour le sauteurs qu'il couvre.

Pour Kant: eh oui: il est terrible. On m'a dit que des étudiants allemands le lisent de préférence la Critique de la raison pure ans la traduction anglaise. C'est tout dire...

Normand

Alexis a dit…

Bien hâte de lire ça! Il sera sans aucun doute pertinent pour éviter les nombreux quiproquos contemporains au sujet de la philosophie. Je suis certain qu'il sera fort utile pour bon nombre de gens autant vieux que jeunes. Évidemment, les oeuvres de Kant et Hegel alimenteront des générations de vulgarisateurs à venir...

Anonyme a dit…

@ L'engagé :

La seule contribution significative de Platon à l'histoire de la philosophie, c'est... qu'il se trouve être le premier philosophe dont on a conservé les oeuvres ! (Il y en a d'autres avant, bien sûr, mais nous n'en possédons au mieux que des fragments ; cf. Anaximandre, Anaximène, Thalès, Anaxagore, Xénophane, Zénon, Empédocle, Parménide, Démocrite, Héraclite...). Ce qui rend parfaitement justifié la remarque d' Alfred Whitehead : "la façon la plus sûre de caractériser la tradition philosophique occidentale est qu'elle consiste en une suite de notes en bas de page à Platon".

Quand à ses idées, elles se résument selon moi à deux :

1°/ L'assertion que la vérité et la beauté ne sont qu'une seule et même chose, parfaitement controuvée par l'expérience quotidienne la plus immédiate, encore aujourd'hui (il suffit, par exemple, d'allumer un poste de télévision au hasard, sur n'importe quelle chaîne, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, mais c'est encore plus vrai à l'heure des publicités).

2°/ L'apologie éhontée d'une forme de gouvernement totalitaire et eugéniste (lire "La République" en particulier). Entre parenthèses, les Grecs de l'Antiquité sont réputés être ce que la culture occidentale a produit de mieux ; dans la réalité, leurs intellectuels, à l'instar de Platon, Xénophon et Plutarque, ont surtout passé leur temps à admirer les hideuses institutions spartiates, ce qui fait que le principal legs intellectuel de la Grèce Antique à l'humanité est l'idéologie totalitaire (même si on devra attendre les possibilités technologiques du XXè siècle pour que toutes les potentialités de cette dernière puissent être exploitées).

André Hoarau a dit…

Bonjour ! J'ai vraiment hâte de me procurer votre livre ; je n'ai pour le moment lu que quelques livres de philosophie, et je recherchais une introduction au sujet... Quel bonheur d'apprendre que l'auteur du génial Petit cours en a justement écrit une ! Avez-vous une idée de sa date de parution en France ?

Michel Fafard a dit…

@Normand: Tout livre de vulgarisation de la philosophie me semble appétissant, car chaque fois que je lis un livre d'un philosophe je trouve cela difficile et je n'arrive pas toujours à suivre tout le fil de l'argumentation.

J'ai lu Signification et Vérité de Bertrand Russell et je n'en ai malheureusement rien retenu. Pourtant, Russell est supposé être claire, non? Je lis actuellement Contre la méthode: Esquisse du théorie anarchiste de la connaissance et je ne suis pas sûr de tout comprendre. Il est vrai que je suis venu à la philosophie par la petite porte, soit par mes études en politique. D'où ma difficulté de comprendre, peut-être?

Neomatapedien a dit…

@Michel fafard

Lire Feyerabend directement, ça peut effectivement être plutôt ardu.. D'après moi, il faut le lire dans le contexte des débats d'époque entre Popper et ses successeurs. Personnellement, c'est par le biais du livre de Kuhn (La structure des révolutions scientifiques) et du volume "Criticism and the Growth of Knowledge" (regroupant les articles d'un épisode important des débats entre Popper, Kuhn, Lakatos et Feyerabend) que je me suis familiarisé avec l'épistémologie contemporaine..

Je vous suggère - bien personnellement - de lire ces deux oeuvres avant de sauter dans Feyerabend.. on en comprend ainsi toute la portée.

Michel Fafard a dit…

@Neomatapédien: Merci pour les références. Malheureusement ces livres ne sont pas disponible à la bibliothèque municipale.

Anonyme a dit…

Une heure de discussion philosophique quotidienne à la radio de france culture. Disponible en téléchargement. Vous devrez faire fi de la mauvaise réputation de l'animateur. En plus d'avoir le micro, il est l'ex petit-ami de Carla Bruni.

Les nouveaux chemins de la connaissance.
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/chemins/index.php?emission_id=45060151

viagra without prescription a dit…

the relationship that make the use of steroids with the thoughts of Plato, socatates, marx is very different ...